
Le
thon rouge se nourrit principalement de poissons et de mollusques, mais aussi
de crustacés. Ses proies favorites sont l'anchois, la sardine, le maquereau
et autres poissons pélagiques, les calamars et même le krill (ce sont de petites
crevettes roses que les baleines absorbent en grande quantité). La morphologie
du thon, ses particularités physiologiques et sa dépense énergétique constante
l'obligent à absorber des quantités importantes de protéines. Un thon peut manger
l'équivalent de son poids en nourriture et par jour. On comprend mieux son insatiable
appétit et sa quête quotidienne de proies. Les gros individus sont vulnérables
et perdent toute méfiance dès qu'ils commencent à manger, attirés par les sardines
du pêcheur au broumé. Lorsque les thons décident de manger, ils pourchassent
leurs proies, les obligeant à se regrouper et monter vers La surface. Les anchois
et sardines forment alors une boule que les thons attaquent, se gavant jusqu'à
n'en plus pouvoir. Les chasses de thons étaient autrefois impressionnantes,
des centaines de poissons et d'oiseaux se mêlaient au banquet. La mer explosait
littéralement et l'on pouvait voir sauter de toutes parts des thons à La poursuite
de leurs proies. Aujourd'hui les chasses sont diffuses et ne concernent que
quelques dizaines d'individus pourchassant une nourriture dispersée. Le nombre
de prédateurs étant moindre, les échappatoires sont plus nombreuses et les bancs
de poissons fourrage peuvent mieux faire diversion. Après s'être rassasiés,
les thons regagnent des profondeurs où la température de l'eau convient mieux
à leur digestion. Les dauphins et les thons sont souvent dans ls mêmes zones
où se trouvent les maillons de la chaîne alimentaire. Ils chassent quelques
fois ensemble, les uns à la surface, les autres au dessous, ou bien, les dauphins
autour des thons récupérant les fugitifs. Lorsque les thons se nourrissent de
krill, il leur arrive de rester dans le sillage des baleines. L'homme se sert
d'ailleurs avantageusement de ces renseignements pour orienter sa pêche sur
certaines zones. Les oiseaux et les cétacés étant de précieux indicateurs pour
repérer les bancs de thons.